Amiante, le Canton peine à progresser
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- Mis à jour : 13 mars 2014
24 heures - Renaud Bournoud. Mis à jour le 21.12.2012
Un portail internet de l’Etat recense les bâtiments à défloquer. Mais les «bugs» de la plate-forme n’aident pas à la transparence.
Le coup de gueule d’un ancien ministre a jeté une lumière crue sur le très discret «portail des publications des diagnostics amiante». François Marthaler, conseiller d’Etat en charge des Infrastructures jusqu’en juin de cette année, se désole sur son blog de la relative passivité du Canton sur ce sujet. Le site a été lancé il y a déjà sept mois, sans grand tapage.
«Cet instrument fait suite à l’entrée en vigueur en 2011 de la nouvelle loi sur l’amiante», indique Yves Golay, chef de la division Architecture et Ingénierie à l’Etat. La nouvelle disposition légale exige un diagnostic avant des travaux. Mais il faudrait environ cent ans pour que tous les bâtiments contenant de l’amiante soient identifiés et assainis, estime François Marthaler. D’où l’idée d’essayer d’inciter les propriétaires, privés ou publics, à faire connaître la situation de leur immeuble de leur propre chef, sur un site internet. «Pour attester d’une démarche responsable et préserver la valeur de leur bien», écrit encore l’ex-élu sur son blog. Conçu sous la forme d’une carte du canton interactive, le portail permet à l’utilisateur de cliquer sur les constructions pour accéder aux informations qui les concernent, comme la date du diagnostic, les conclusions du rapport, etc. Précision: pour l’heure, ce sont principalement des immeubles de l’Etat qui y sont répertoriés.
«Pas très fiable»
Et justement, si l’internaute veut s’instruire sur les bâtiments du Canton, il a une drôle de surprise. Il découvre que le propriétaire n’a pas donné l’autorisation de publier le fameux diagnostic et il reste impossible de consulter le rapport. La plate-forme, imaginée pour promouvoir la transparence dans le domaine, perd ainsi sa substance. «Il y a eu beaucoup de problèmes techniques, c’est pourquoi, je pense, l’Etat n’a pas communiqué sur ce nouvel instrument, observe François Marthaler. Je dois l’admettre, j’avais pris sur ce dossier un leadership qui manque un peu aujourd’hui.» Yves Golay doit lui aussi reconnaître qu’il y a des «bugs»: «Si les diagnostics amiante dans les bâtiments de l’Etat ne sont pas tous publiés sur le site, c’est une anomalie. Tout n’est pas encore très fiable pour l’instant. Mais il n’y a aucune raison pour que l’Etat ne publie pas ces informations, puisque c’est lui qui est à l’origine de la démarche.» Le chef de la division Architecture et Ingénierie conclut: «Le site en est a ses balbutiements. Il y a encore un certain nombre d’erreurs de jeunesse. Le comité de pilotage du projet y remédie.»