La maison de Charlot est bourrée de fibres d’amiante
- Détails
- Mis à jour : 1 décembre 2013
par Joël Espi - 20 minutes
Le chantier du musée dédié à Charlie Chaplin a encore pris du retard. Le Manoir de Ban est infesté de particules toxiques. Charlie Chaplin (en photo) avait fait rénover le Manoir de Ban entre les années 1950 et 1970. (photo: Keystone)
«Il y a de l’amiante dans les peintures, les sols, les joints... partout.» Instigateur du projet de musée dédié au génie du cinéma, Philippe Meylan est un peu dépité face à cette découverte inattendue. Alors que les travaux avaient enfin pu débuter après plus de dix ans de procédures, ils vont encore prendre trois mois de retard. Les opérations visant à retirer la substance cancérigène commencent ces prochains jours. Leur coût: «entre 200'000 et 300'000 fr.», explique l’architecte.
Alors que d’autres cantons sont plus laxistes concernant l’amiante, la loi vaudoise contraint ceux qui souhaitent obtenir un permis de construire à faire un bilan de leur chantier. «Nous savions juste qu’il y en avait dans le toit», précise Philippe Meylan. Ces fibres toxiques aux propriétés variées ont été utilisées sans retenue jusque dans les années 1990, avant d’être interdites. Les poussières dégagées lors d’un ponçage ou d’un percement peuvent être très dangereuses. «Les ouvriers devront porter des masques et des combinaisons», poursuit l’architecte. Des bulles en plastique pressurisées seront installées pour évacuer directement les particules.
Lorsqu’un chantier révèle de l’amiante, les travailleurs sont les premières victimes à succomber. «Les symptômes apparaissent dix à quarante ans après l’exposition», explique la médecin cantonale. «Chaque année, des centaines de personnes succombent à cause de cette substance», complète Marc Dutoit, expert et formateur en désamiantage. Selon lui, les maçons, les carreleurs et même les bricoleurs sont des proies faciles qui manquent parfois d’informations sur le sujet.